Influenceurs et ambassadeurs : les fantassins de l’esport
C’est un phénomène que les marques prennent au sérieux depuis longtemps déjà. À leur tour, les structures d’esport se reposent de plus en plus sur les influenceurs et les ambassadeurs. Ces derniers sont même au centre des business models et des projections de notoriété des grands noms du secteur. Quelle est leur importance réelle ? L’esport a-t-il besoin de ces stars ?
L’influenceur ambassadeur : porte-drapeau de l’image de marque
À l’instar des grandes marques, les structures d’esport ont compris l’importance des influenceurs. À quelles fins ? Les influenceurs ont parole de prophète face à leur communauté, et peuvent ainsi faire gagner une structure en notoriété, mettre en avant ses produits, faire croître son supportariat, ou encore générer du trafic sur son site ou sa présence sur les réseaux sociaux.
La structure française bien connue “Team Vitality” a pris l’habitude de s’appuyer sur ses joueurs les plus populaires pour porter haut et fort ses couleurs et ses valeurs. Dès 2018, le club dévoilait une formation Fortnite dont les noms sont vite devenus connus du grand public. Corentin “Gotaga” Houssein, Mickaël “Mickalow” Maruin, pour ne citer qu’eux, ne se sont pas contentés de briller sur la scène Fortnite de haut niveau. Ils ont surtout porté l’effort de Team Vitality dans sa recherche de notoriété, d’influence, et, par extension, dans son business model. Car qui dit image de marque, qui dit joueurs stars, dit merchandising onéreux et augmentation des ventes. Une équation bien connue du sport traditionnel, où un maillot floqué d’un joueur de Football est une source de revenu non-négligeable.
L’influenceur star : un nom qui ouvre des portes
Pour de nombreux amateurs d’esport, les influenceurs sont souvent plus familiers que les structures. Des noms comme Kameto ou Prime résonnent souvent davantage aux oreilles du grand public que Karmine Corp. Rien d’étonnant dans ce phénomène : l’humain, l’individu, est toujours plus mémorable que la marque, l’entreprise, intangible et impalpable. Plusieurs clubs ont compris ce mécanisme psychologique ô combien naturel et ont choisi de mettre en avant des visages, plutôt que des logos, des influenceurs, plutôt que des écuries.
Karmine Corp est un exemple flagrant de la pratique. Si le club est aujourd’hui un incontournable de l’esport, avec des formations aux top niveaux des jeux les plus populaires (Fortnite, League of Legends, CS:GO, etc.) ça n’a pas toujours été le cas. Avant d’être une structure reconnue, KCorp était en effet un phénomène, porté par des joueurs-influenceurs dont l’impact a été impressionnant, dans le jeu comme sur la toile, Kameto ou Prime en première ligne.
GameWard rentre également dans cette stratégie. Grâce au recrutement de Victor “TheVic” Lopez en 2021, la structure continue son ascension en investissant sur l’influence. La création de contenu et la mise en place d’événements digitaux / physiques sont clés dans cette collaboration. TheVic est, à ce jour, l’un des influenceurs gaming les plus connus en France. C’est aussi un bon moyen pour GameWard de développer sa communauté et d’assoir plus largement son identité.
Qu’ils soient sur les maps ou AFK, les influenceurs ont un rôle prépondérant. Ils font partie des piliers sur lesquels reposent les business models, les recettes, l’image de marque de bien des structures. À date, il serait délicat d’affirmer qu’ils sont indispensables à l’esport ou aux grands acteurs du secteur, tant les pratiques sont diversifiées et les sources de revenus variées. Toutefois, d’aucun peut s’attendre à voir leurs responsabilités grandir au sein d’un secteur encore jeune du divertissement grand public, notamment par mimétisme du sport traditionnel.