L’esport : de l’association à la multinationale
De la même manière que Rome ne s’est pas construite en un jour, l’écosystème de l’esport comme on le connaît aujourd’hui a mis des années à se développer. De ses débuts à aujourd’hui, regardons ensemble les grandes étapes de construction du milieu esportif en France !
La passion à l’origine de l’esport français
S’il faut désigner un moteur derrière le développement de l’esport, que ce soit en France ou dans le monde, c’est sans aucun doute la passion. Car l’esport est avant tout constitué de joueurs de jeux vidéo qui recherchent la compétition pour progresser et repousser leurs limites.
Ainsi, les premiers tournois d’esport en France se déroulent lors de LAN parties, de grands rassemblements de joueurs dans une même salle et sur un même réseau local. Ces événements sont pour la plupart organisés par de petites associations, comme la FuturoLAN et sa Gamers Assembly annuelle.
Les premiers clubs esport de France
Si la première compétition d’esport internationale en France se déroule en 2003, à savoir la « Electronic Sports World Cup », il faut attendre dix ans de plus pour voir l’apparition du premier club national. Créée par des joueurs, Vitality voit le jour en 2013, d’abord sur la scène Call of Duty avant de se diversifier.
Peu à peu, les structures commencent à bénéficier d’aide extérieure pour progresser. Certains sportifs rejoignent ainsi l’aventure esport, comme l’ancien joueur de tennis Julien Benneteau devenu directeur sportif chez GameWard. Ces apports en expérience permettent le développement d’une pratique saine de l’esport.
Les sponsors constituent également une voie privilégiée vers la professionnalisation, assurant un soutien financier essentiel pour faire vivre les clubs. Avec l’appui du Crédit Agricole d’Ile-de-France ou encore de Honda France, notamment, le joueur de GameWard Gwendal « Gwen » Duparc a ainsi pu devenir triple champion de la ZrT Trackmania Cup.
Un milieu économique redoutable
Certaines « success stories » peuvent faire rêver mais il ne faut pas oublier que la scène esportive reste un milieu compétitif. Et comme tout milieu compétitif, s’il y a des gagnants, il faut forcément qu’il y ait des perdants aussi.
A ce jour, il est important pour les clubs de développer et diversifier leurs sources de revenus, au-delà du sponsoring et des performances en jeu, pour survivre économiquement. Récemment, c’est LDLC OL, un club d’esport français historique, qui a annoncé mettre un terme à son aventure esportive, à cause de difficultés économiques ces dernières années.
L’essor des années 2020
Tandis que certains clubs disparaissent, d’autres voient le jour et la France est loin d’être avare sur le sujet. Depuis 2020, quatre nouvelles structures sont nées sous l’impulsion d’influenceurs du milieu du jeu vidéo : Aegis, porté par Shaunz, mistermv et DrFeelgood ; Mandatory, fondé par ZeratoR ; Gentle Mates, de Squeezie, Gotaga et Brawks ; et la Karmine Corp, lancée par Kameto.
Tout comme GameWard, créé en 2018, ces clubs d’esport ouvrent une nouvelle ère en France, celle où la première génération de joueurs ouvre la voie à la suivante. Une passation de pouvoir qui pourrait bien devenir le modèle par excellence dans les années à venir, à en croire les résultats de ces équipes sur la scène internationale.