Coloc à l’étranger : et si on organisait des dîners presque parfaits ?
En France, le programme inspiré de l’émission britannique « Come Dine With Me » cartonne depuis des années, et son équivalent existe dans à peu près tous les pays. Il y a peu de chances pour que vos coloc ne connaissent et ça tombe bien : voici 10 bonnes raisons d’instaurer chez vous des concours de repas !
On fait des économies sur le budget
On commence par un argument très matériel, qui n’est pas à sous-estimer quand on est étudiant, surtout en fin de mois : le budget alimentation est souvent serré, et se faire plaisir sur ce poste fait rarement partie des priorités. Pour lancer ce rituel de concours de dîners, vous pouvez décider d’une participation par personne. La formule « pot en commun » n’est pas toujours facile à mettre en place au quotidien car les emplois du temps varient, les habitudes aussi, les présences aux heures de repas également. Décider de mutualiser ponctuellement les dépenses autour de dîners ensemble, c’est vous assurer, une fois par semaine ou par mois, d’un rapport qualité-prix que vous ne retrouverez dans aucune de vos pâtes au beurre et au gruyère !
On mange plus sain
Pour des questions de budget, de temps, et d’organisation, beaucoup d’étudiants expatriés à l’étranger mettent à rude épreuve leurs bonnes habitudes alimentaires (pour ceux qui en avaient en partant). On fait au plus simple, au plus rapide et au moins cher, mais si la parenthèse au-delà des frontières dure plusieurs mois, c’est notre énergie qui trinque (et notre balance, accessoirement). Cuisiner, c’est la base pour manger sain, puisqu’on maîtrise notre alimentation et qu’on limite les produits transformés et industriels. La qualité nutritionnelle de notre assiette est meilleure, et on évite additifs, substances nocives formées lors des processus industriels, etc… Une étude publiée en 2018 a même révélé qu’une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation augmente de 10% les risques de développer un cancer.
On retrouve le plaisir de manger à table, et ensemble
Le contenu de notre assiette a des vertus qui vont bien au-delà du simple plaisir gustatif et des bienfaits liés à la santé. Mettre à contribution vos colocataires pour préparer à manger à tour de rôle, c’est aussi prendre le temps de mettre la table, de s’asseoir, de déguster. Exit les dîners grignotés sur un coin de table basse sans mâcher ni de parler, et place à un moment privilégié, qui renoue avec le plaisir ancestral de « prendre place à table », ensemble. Dans les relations sociales comme les rites culturels, les repas occupent une place centrale et ont une symbolique qui vont bien au-delà de leur fonction pratique. Manger ensemble, c’est mettre à l’oeuvre la réunion, l’hospitalité, l’écoute, le partage…
On fédère la coloc
Vivre à l’étranger pendant ses études est parfois la première occasion que l’on a de vivre en coloc : qu’on en ait rêvé avant ou qu’on ait choisi cette option par nécessité financière ou logistique, une vie en communauté est toujours une expérience riche qui permet d’apprendre beaucoup des autres… Et de soi-même. On s’en rend compte dès les premiers jours et l’excitation de la nouveauté est grisante. Mais les premières petites tensions apparaissent éventuellement, des affinités peuvent naître ailleurs, sur le campus : un beau jour, on se retrouve à se croiser seulement le matin et le soir, et à cohabiter plus qu’à partager réellement l’expérience de la colocation. Mettre en place des rituels, comme celui d’un concours de cuisine, permet de fédérer les membres de la colocation autour d’un projet commun, d’une habitude qui sonnera comme un rendez-vous.
On peut faire un point de façon informelle
Aller faire les courses, cuisiner, manger… Ces rendez-vous que permet un concours ludique du meilleur dîner sont l’occasion, puisque tout le monde est réuni, d’aborder les points importants. Ceux qui vont bien, bien sûr, mais aussi ceux qui coincent un peu. Parce qu’il serait vraiment dommage de s’éloigner les uns des autres suite à des petits désaccords qui prennent de l’ampleur, et de risquer de passer à côté de la « magie coloc », préférez l’option « on se dit tout ». Ou presque. Et avec des pincettes, bien sûr. L’idée étant surtout de s’offrir grâce à ce rendez-vous un cadre informel, propice aux discussions légères mais aussi aux sujets plus importants, pour aborder sans langue de bois les points de divergence, et y apporter des solutions. Pour permettre que les langues se délient, vous pouvez même proposer au moment du dessert une « boîte à idées » anonyme dans laquelle chacun glisse un petit mot concernant l’amélioration du fonctionnement de la coloc, pour que tout le monde en débatte.
On fait connaître sa culture
Apéro à rallonge, nappe vichy rouge et blanche, baguette de pain, repas interminable et blanquette de veau… Et si c’était l’occasion de sortir le grand jeu auprès de vos colocs pour leur faire découvrir ce trésor culturel « so frenchy » ? En 2010, les experts de l’UNESCO ont considéré que le repas gastronomique à la française, ses rituels et sa présentation, replissaient les critères d’admission à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Une grande première, puisque jusque là aucune gastronomie de pays n’avait accédé à ce statut ! L’homme d’État et diplomate français Talleyrand l’affirmait : « La table est le pivot autour duquel tourne la civilisation ». Plus de deux siècles plus tard, la France ne le fait pas mentir : d’ailleurs, selon le classement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique paru en 2018, les français sont en première place (devant l’Italie !) pour la durée journalière consacrée aux repas. Alors, prêts à dégainer le « rôti de Pappy » ou la « tarte de tante Machine » ? Vous allez gagner, c’est sûr. (Nous en tout cas, on est pour vous).
On découvre d’autres cultures
La richesse d’une colocation réside pour beaucoup dans les origines diverses qu’elle permet de réunir en un seul lieu. Tous vos colocataires ont sans doute une nationalité, une culture, une éducation différentes. Grâce à eux vous allez découvrir des langues et des habitudes qui vont enrichir votre voyage. Grâce à des concours de cuisine, vous allez découvrir des mets qui vont enrichir votre palais… Thème du « dîner presque parfait » : comme à la maison. À table ou sur des canapés autour d’une table basse, à base de sucré salé ou végétarien, avec des couverts, des baguettes ou les mains… Place à la succulente caponnata italienne, la rassasiante (c’est le moins qu’on puisse dire) Poutine canadienne, le relevé poulet tandoori indien, ou encore l’inimitable taboulé libanais… Autre possibilité : axer sur la cuisine régionale, en invitant chacun à respecter non pas la tradition de son pays, mais de sa région de naissance !
On met le temps sur « pause »
Vous avez sans doute déjà entendu parler de la « pleine conscience », ou « mindfulness », qui désigne un état d’attention et de présence intenses, de conscience vigilante à ce que l’on est en train de faire. C’est la base de la méditation, et ses bienfaits sont nombreux, de la concentration à la créativité en passant par la réduction du stress et de l’anxiété. Or, cet état se retrouve aussi en cuisinant. En suivant une recette, vous êtes contraints à une forme de concentration qui vous empêche de faire trois choses à la fois, et vous ramène au moment présent. Alors, les pensées peuvent vagabonder de façon fluide, un peu comme dans les phases précédant le sommeil. Lorsque l’on cuisine, les cinq sens sont sollicités, et l’esprit va alors renouer avec la mémoire : un excellent moyen de vous offrir une petite madeleine (ou un petit camembert) de Proust, idéal en cas de coup de mou ou mal du pays ! Si votre concours s’organise par équipe, la phrase de préparation du repas réunira dans la cuisine plusieurs colocs dans des dispositions mentales particulières, propices à la détente et aux souvenirs, et au partage d’un moment à la fois convivial et sincère.
On se découvre des affinités
Il est normal d’avoir des affinités avec certains colocs, et moins avec d’autres. Mais dans le cas d’études à l’étranger, tout est nouveau, et on a tendance à aller plus facilement vers ceux avec qui le courant passe tout de suite. Le risque c’est de passer à côté d’autres membres de la colocation. Vous avez l’impression d’avoir eu la poisse en tombant sur ce coloc maniaque pour former équipe en vue du dîner de demain ? Vous pourriez être surpris de le découvrir beaucoup plus détendu dans des tâches ludiques. Vous auriez préféré éviter ce coloc qui parle beaucoup de lui ? Vous allez voir comme c’est agréable de l’écouter parler du potager de sa grand-mère. On sous-estime trop souvent à quel point ça rapproche, d’éplucher des carottes à la même vitesse, de devoir réagir d’une seule voix pour trancher sur un temps de cuisson, et de s’adapter en trouvant des solutions quand le risotto ressemble à une purée.
On implique tout le monde
#chargementale, #tachesmodestiques, ça vous parle ? La plupart des tensions qui peuvent naître en coloc sont liées à la différence d’implication (réelle ou vécue ainsi) entre les différents habitants. Lancer un concours de cuisine hebdomadaire ou mensuel est une bonne façon d’impliquer tout le monde au même niveau, puisque chacun passe à un moment ou à un autre, et est en charge des courses, de la cuisine et du rangement en fin de soirée. Évidemment, donner un coup de main n’est pas contre-indiqué, au contraire, une légende dit même que c’est excellent pour la digestion.
La ratatouille mijote tandis que le rôti de porc est à point ? Vous êtes bien partis pour faire l’unanimité, mais attention, tout peut basculer en un mouvement : découvrez les 10 gestes à ne surtout pas faire à vos colocs étrangers, si vous voulez évitez un malentendu culturel et un impair !
La parenthèse éco-responsable
Vos « dîners presque parfaits » seront aussi l’occasion de mettre en place au sein de la coloc les éco-gestes du quotidien à faire en cuisine, pour économiser l’énergie en changeant trois fois rien : mettre le couvercle pour faire bouillir l’eau, éviter d’ouvrir le four en cours de cuisson… On vous donne dans cet article tous les bons réflexes à adopter… Et à faire adopter.
Copyright : Jason Briscoe Unsplash