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Image illustrative La barrière de la langue dans l’esport - Globe Trotter Place

La barrière de la langue dans l’esport

Sur le même modèle que les équipes professionnelles de sport, les équipes d’esport se sont diversifiées lors de leur passage à l’international. L’ouverture des compétitions à l’échelle mondiale a entraîné les structures à recruter des joueurs et du personnel à l’étranger. Une évolution qui les a confrontées à une barrière culturelle et linguistique importante.

Un temps d’adaptation nécessaire

Un grand nombre des jeux vidéo qui composent la scène esport à l’heure actuelle se jouent en équipe. Qu’il s’agisse de League of Legends, de Rocket League ou de Counter-Strike, la dimension coopérative s’avère essentielle, surtout à haut niveau où la moindre erreur de communication peut entraîner une défaite.

Vitality en a d’ailleurs fait les frais en juillet 2022. Éliminées durant la phase de groupes à l’IEM Cologne sur Counter-Strike, les abeilles ont alors travaillé sans relâche pour améliorer leur entente. Un travail qui a porté ses fruits puisque, dix mois plus tard, en mai dernier, les cinq mêmes joueurs ont remporté à Paris le dernier Major de l’histoire sur le jeu CS:GO.

Une barrière qui peut créer des liens

Aussi, il n’est pas rare que les gens s’entraident quand ils rencontrent des difficultés, un comportement que l’ancien joueur esport Bora « Yellowstar » Kim connaît bien. Reconverti en directeur sportif du PSG esports entre 2016 et 2017, il a dû gérer une équipe composée d’un Français, un Suédois, deux Sud-Coréens et un Hollandais.

De son propre aveu, « ne pas parler le même langage va les rapprocher encore plus. Pour avoir été avec eux, j’ai pu voir qu’ils s’aidaient au quotidien. Ils apprennent à se connaître personnellement, avant de se connaître dans le jeu. Cela crée des liens. »

Le jeu vidéo, une autre façon de communiquer

S’il peut être difficile au premier abord de communiquer avec une personne qui ne parle pas la même langue que vous, il ne faut pas oublier que la communication ne passe pas uniquement par le langage. À un niveau professionnel, la connaissance d’un jeu vidéo et les références qui l’entourent peuvent constituer une nouvelle forme de communication entre les joueurs.

Comme en a témoigné avec humour le joueur allemand de StarCraft II Thomas « kAra » Ciolak alors qu’il jouait avec le Français Frédérick « Kaoru » Gau : « À ce niveau […], il n’y a pas beaucoup de conversation. L’autre joueur peut savoir comment vous allez jouer, rien que par la pensée. »

L’esport comme promotion de la diversité

Mettre sur pied un effectif diversifié comporte évidemment des difficultés, notamment en termes de communication. Néanmoins, cette adversité et l’adaptation nécessaire pour la surmonter permettent aux joueurs de tisser des liens encore plus forts, basés sur l’entraide et la confiance.

Ainsi, il arrive bien souvent que les meilleures équipes d’esport proviennent de clubs qui sont parvenus à créer un environnement propice à la découverte de l’autre, avant même de jouer ensemble. La personnalité de chaque joueur peut alors s’exprimer au sein du groupe et entraîner une cohésion forte, qui dépasse bien souvent la dimension du jeu vidéo.

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