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Image illustrative Partir étudier à l’étranger quand on est en situation de handicap : Quelques repères - Globe Trotter Place

Partir étudier à l’étranger quand on est en situation de handicap : Quelques repères

Décider de partir à l’étranger soulève une montagne de questions, et les étudiants en situation de handicap ont à en affronter d’avantage encore. Les appréhensions sont normales : on vous donne quelques repères pour ne pas vous laisser décourager !

Echange ou stage, mobilité internationale imposée par l’établissement ou désirée par l’étudiant : les contraintes liées au handicap, qu’il soit mental, physique, sensoriel ou autre, peuvent freiner un projet de séjour à l’étranger… De nombreux étudiants ont tenté l’aventure et n’ont pas eu à la regretter, le tout étant de bien préparer le voyage en amont, et aussi de bien choisir votre destination.

Choisir sa destination…

Premier critère à prendre en compte, en particulier dans le cas d’un handicap moteur : les pays ne sont malheureusement pas égaux en terme d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

De nombreux étudiants en situation de handicap choisissent d’effectuer leur mobilité en Europe, voire dans des pays frontaliers de la France, pour des raisons évidentes de proximité géographique. Un choix qui facilite le transport jusqu’au pays de destination (en particulier pour le transport des médicaments, voir notre encadré), et qui garantit un certain nombre d’infrastructures facilitant l’accessibilité : il existe en effet des normes européennes communes en la matière, pour aider à lever les contraintes face auxquelles se trouvent les personnes handicapées.

Pour avoir une idée plus précise des moyens mis en place par les différentes villes de l’Union Européenne, vous pouvez vous référer à l’Access City Award : ce prix, créé en 2010, est organisé par la Commission européenne et le Forum européen des personnes handicapées chaque année. Objectif : sensibiliser aux difficultés rencontrées par les personnes handicapées, et promouvoir les initiatives liées à l’accessibilité. Chaque année, la commission européenne décerne donc ce prix pour récompenser les efforts d’une ville en la matière. Elle se base sur les initiatives qui garantissent l’égalité d’accès à des droits fondamentaux, et améliorent la qualité de vie de toute la population, quelle que soit son degré de mobilité ou ses facultés. Grand gagnant de l’année 2020 : Varsovie, en Pologne.  

À consulter également : le site Guide Travelscope, mis en ligne par l’université de Lyon et de Grenoble Alpes. Sur cet espace, vous trouverez des informations sur les aides financières, la santé, les logements, la législation, la perception du handicap dans de nombreux pays du monde.

…Et choisir son établissement

Le choix du pays et de la ville ne suffisent pas à lever les contraintes liées au handicap : vous devez vous assurer que l’établissement choisi pour votre mobilité internationale dispose des moyens nécessaires pour garantir l’égalité des chances au niveau de l’accès au savoir comme des examens et des concours : il s’agit d’aménagements matériels, mais aussi d’autres éléments comme le tiers temps pour les examens, la possibilité de bénéficier d’un preneur de notes en cours ou celle d’adapter votre emploi du temps…

La majorité des universités à l’étranger disposent de services consacrés au handicap. Pour les connaître, rendez-vous sur le site de l’agence européenne pour l’éducation inclusive et adaptée, « European Agency for Special Needs and Inclusive Education ». Une base de données y est proposée, pour répertorier les références de ces services.

L’association étudiante Erasmus Student Network (ESN) a lancé le site interactif MappED! qui permet de vérifier si un établissement d’enseignement supérieur est accessible aux personnes en situation de handicap. Vous y trouverez aussi de nombreuses informations pratiques, et pourrez être tenus au courant des évènements liés à la mobilité en situation de handicap, comme les « Accessibility Days », ou journées d’accessibilité, les ateliers, conférences, etc…
Le site MappED! est en anglais, mais pas de panique, vous y arriverez, surtout si vous suivez nos conseils pour améliorer rapidement votre anglais !

Contacter les bons interlocuteurs

Vous avez besoin d’être conseillé et orientés dans votre choix, pour anticiper toutes les questions qui pourraient se poser une fois sur place. Quelques pistes à explorer :

  • Entrez en relation avec le service relations internationales ou handicap de l’établissement sur place. Leur mission est de vous fournir toutes les aides et infos pour poursuivre votre parcours dans les meilleures conditions. Vous y trouverez entre autres des informations sur les opportunités de mobilité et des conseils pour la constitution des dossiers.
  • Identifiez le référent handicap : il s’agit d’un responsable de l’accueil et de l’accompagnement des étudiants handicapés, désigné par l’établissement d’enseignement supérieur, et chargé d’évaluer vos besoins et de vous aider à coordonner les différentes actions à mettre en place. Pour trouver les coordonnées de ces responsables, rendez-vous sur le site de votre établissement ou consultez cette carte des établissements.
  • Rapprochez-vous des assos qui soutiennent les étudiants handicapés : il en existe beaucoup, voici quelques exemples :

Handisup est un réseau fédérant des associations régionales qui proposent un accompagnement adapté. Plus d’infos sur www.handisup.fr

L’asso ARPEJEH (Accompagner la Réalisation des Projets d’Etudes de Jeunes Elèves et étudiants Handicapés) réunit de nombreuses organisations professionnelles issues de tous secteurs, et réunies autour de l’engagement en faveur de l’emploi des personnes handicapées. A contacter absolument si vous désirez décrocher un stage ou un emploi, dans le cadre d’une année de césure par exemple. Plus d’infos sur : www.arpejeh.com

Le collectif Droit au Savoir œuvre à la formation scolaire, universitaire et professionnelle des jeunes en situation de handicap, jusqu’à l’obtention de leur premier emploi. Plus d’infos sur : www.droitausavoir.asso.fr

Identifier les aides financières disponibles

Lors d’un départ à l’étranger, la question du budget fait trembler bien des étudiants (et des parents) : il est plus élevé encore dans le cas d’un handicap, car des frais supplémentaires s’ajoutent inévitablement.

Vos aides sont maintenues pendant votre séjour à l’étranger si vous êtes bénéficiaire de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) : cette allocation continue en effet à s’appliquer pour les séjours de moins de trois mois, et ceux de plus de trois mois du moment qu’ils concernent une poursuite d’études, l’apprentissage d’une langue étrangère ou une formation professionnelle.
Idem pour la prestation de compensation du handicap, que vous continuerez à percevoir.

Vous partez dans le cadre d’Erasmus ? Le programme Erasmus+ vise à promouvoir l’équité et l’inclusion, et soutient donc logiquement les étudiants en situation de handicap dans leur projet de mobilité. Cette aide consiste à prendre en charge complètement les frais supplémentaires liés au handicap, c’est à dire le coût des soutiens techniques et pédagogiques dont l’étudiant handicapé pourrait avoir besoin. Concrètement, il peut s’agir de la rémunération d’un assistant de jour ou de nuit, d’un auxiliaire de vie, du personnel pour le suivi médical, des frais engendrés par un hébergement ou des modes de transport spécifiques…

Attention : la demande de bourse complémentaire doit être faite au moins un mois avant le départ. Prévoyez bien le temps de vous occuper de la demande en amont, car vous devrez anticiper et évaluer l’ensemble des besoins liés à votre vie quotidienne sur place. N’oubliez rien, vous ne pourrez pas demander de complément à votre retour si vous avez sous-estimé les frais !

Crédits photos : iStock – South_agency

Votre projet s’est concrétise, le départ approche et vous vous posez des questions sur le transport en avion de votre fauteuil ou de vos médicaments ? Découvrez dans notre article quelques pistes pour tout organiser !